Buste de Rodin

Emile-Antoine BOURDELLE

(Montauban, 1861 - Le Vésinet, 1929)

1909, Terre cuite, MI.53.8.5

Visage de profil

Ce portrait qu’il réalise de mémoire, sans faire poser son modèle, suscite l'incompréhension. En effet, la facture est nettement opposée à celle des sculptures de Rodin, qui porta le jugement suivant : « Bah, c’est une sculpture qui sera peut-être comprise dans cent ans ! »

Cependant il parvient à transmettre tant les traits que la prestance imposante de Rodin.

Auguste Rodin par George Charles Beresford, platinotype sépia, 1902. NPG x12858. National Portrait Gallery, London © National Portrait Gallery, London – 2019

La barbe

La grande barbe s’étale en cascade sur la poitrine, masquant le socle sur lequel la tête repose. Le travail des outils, laissé visible, permet de rendre la densité et le mouvement de la barbe.

Les cornes

Bourdelle a voulu donner une image d'un héros de la sculpture, en le représentant en colosse barbu, puissant et vénérable. Pour cela il lui donna des traits directement inspirés du Moïse sculpté par Michel-Ange en 1515. Les cornes sont un attribut ancien de la figure du prophète, dû à une mauvaise lecture du texte biblique.

Moïse, statue en marbre par Michel-Ange, 1513-1513. Basilique Saint Pierre aux Liens, Rome © Creative commons. Photographe : Jörg Bittner Unna - 2011

La signature au dos

Bourdelle rencontre Rodin en 1893, pour lequel il travaille comme assistant-metteur au point jusqu'en 1909. Il est chargé de l’agrandissement des modèles sculptés par Rodin. Il lui dédie cette œuvre.